Velier Uitvlugt 1996-1997, Valinch&Mallet D+V 1996 & Samaroli Demerara 1990

Je peux difficilement cacher mon engouement quant au casting du jour, 100% Guyana, avec des candidats qui m’intéressent pour des raisons différentes. Un ’90 sélectionné par Silvano Samaroli, deux Velier mythiques goûtés séparément à plusieurs reprises mais que je n’avais jamais pu mettre en face à face direct, et pour terminer un embouteillage à l’étiquette assez alléchante « Diamond&Versailles 1996 » sélectionné par Valinch&Mallet, embouteilleur dont j’ai rarement été déçu. Concernant ce dernier, on aura certainement été nombreux snipers à faire le rapprochement direct avec le Diamond&Versailles ’96 de Velier, à tort ou à raison? Le Velier étant saucé + vieillissement tropical, il s’oppose sur ces facteurs au Valinch & Mallet qui n’est pas saucé et a vieillit sous le climat continental.

Samaroli Demerara 1990-2016 (45%, fût #68, 240 bouteilles)

Nez: Tiens, un Versailles crayon. J’y retrouve directement la patte du Maestro avec un nez très fin. On a la mine de crayon, la réglisse, le cuivre, la muscade, la pomme, la mangue, l’olive noire, le riz soufflé, le chocolat au lait, la noisette et des notes iodées.
Bouche: La texture est grasse et agréable. On retrouve la mine de crayon, la pomme, la réglisse, le bois noble, les épices, le piment, l’olive noire salée, la vanille, le sucre brun et le caramel bien cuit. L’équilibre est top et la réduction vraiment bien faite.
Finale: Assez longue. Bois brûlé, fumée noire, vanille, cendres, cuir et notes iodées.

Un profil à mi-chemin entre les Versailles 85 et les 90, avec des notes de crayon bien présentes qui se mélangent à des notes plus salines. Ce n’est pas le style de profil dont je raffole mais la qualité est plus qu’au rendez-vous avec de l’équilibre et de la finesse.

Score: 7/10

Valinch & Mallet D+V 1996-2023 (52.6%, fût #12, 221 bouteilles)

Informations complémentaires : Assemblage de rhums avant vieillissement -alambic Diamond/alambic Versailles- vieillissement continental.

Nez: Relativement discret, la première chose qui me vient en tête est plutôt une ressemblance frappante avec le batch Uitvlugt ’98 ICBU. On a la colle, la coco, la vanille, des notes florales, la poire, l’abricot, la réglisse et la noix de macadamia. Assez monolithique et le profil léger laisse trop de place à l’alcool.
Bouche: Plus réconfortante avec le chocolat au lait, le bois humide, la coco, les fruits jaunes, des notes florales, le sucre brun, la vanille, le caramel, le poivre blanc et le vernis. Ca chauffe quelque peu avec un pic alcoolique en fin de bouche.
Finale: Assez courte. Tabac, sucre brun et bonbon caramel.

Très mystérieux… Pour moi ce rhum se rapproche nettement plus d’un ICBU ’98 que d’un Diamond/Versailles, tant par le profil que par ses faiblesses. Je n’ai pas les notes typiques des alambics Diamond/Versailles, et une sensation d’alcool trop présent à cause d’un profil plutôt effacé. Même en mettant mes attentes de côté, je n’ai pas accroché.

Score: 4/10

Velier Uitvlugt 1997-2014 (59.7%, 1404 bouteilles)

Informations complémentaires : Vieillissement tropical, assemblage de 5 fûts, alambic Savalle, mark ULR.

Nez: On change de registre, c’est concentré et vraiment complexe. On a la coco, le chocolat au lait, les agrumes, la mangue, le raisin, l’amande, le caramel au beurre, le chêne, la crème pâtissière, le chocolat blanc et la pâte à gâteau. Le nez est gourmand et pâtissier à souhait.
Bouche: Texture très grasse, la bouche est chaude et dense, le vieillissement tropical est facilement perceptible. On retrouve la coco, le bois humide, la vanille, la mangue, le fruit de la passion, le citron confit, l’abricot, la noisette, le chêne, le caramel, le sucre brun, le massepain, la colle et quelques épices.
Finale: Longue. Bois humide, menthe poivrée, vanille et agrumes.

Armé d’une noix de coco percutante typique de l’alambic, on a ici un embouteillage à la fois gourmand, intense, et très complexe. Superbe, un jus à la hauteur de sa réputation!

Score: 9/10

Velier Uitvlugt Modifed GS 1996-2014 (57.2%, 1121 bouteilles)

Informations complémentaires : Vieillissement tropical, assemblage de 4 fûts, alambic Savalle, mark GS.

Nez: D’une gourmandise similaire avec un côté un peu plus dark, sans basculer dans l’extrême, le nez garde une certaine fraicheur. On a le cappuccino, la vanille, le chocolat au lait, le caramel beurre salé, le pruneau, le massepain, le pamplemousse, le zeste d’orange, le tabac, le cacao et le vernis. J’adore ce nez qui ne tombe pas dans le too much.
Bouche: Qu’est-ce que c’est bon et gourmand, le genre de profil que j’affectionne beaucoup. On retrouve le cappuccino, le caramel au beurre, le bois, la crème brûlée, le cacao amer, l’amande, le sucre muscovado, la coco et l’abricot. La bouche est équilibrée et intense.
Finale: Assez longue. Café, abricot, chocolat noir amer et bois brûlé.

Le nez est ce que j’appelle plus familièrement : une dinguerie. La bouche montre un peu moins de profondeur mais est tout aussi gourmande, un profil très typé Demerara sans tomber dans l’excès. Une bouche un peu moins complexe que le ’97 ULR mais je lui ai préféré son profil, les deux frères se retrouvent donc côte à côté au niveau du score!

Score: 9/10

Quelle session! La déception du jour sera le Valinch&Mallet DV96, où sont passées les notes aromatiques des alambics Diamond et Versailles? Au delà de cela le rhum présent pas mal de défauts. Je n’y trouve également aucun point commun avec le Velier, qui aura pourtant servi de levier marketing dans ce cas je pense.
La comparaison Velier était vraiment intéressante, avec deux bombes, chacune dans son propre style. Le ’97 est pour moi un cran au dessus en terme de profondeur tandis que le ’96 a ma préférence concernant le profil. Cheers!

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