C’Rhum Corman Collins

La grande majorité des embouteillages Corman Collins ont été testés sur le blog ces dernières années, j’ai toujours trouvé cet embouteilleur très constant dans son travail de sélection. On va aujourd’hui s’intéresser à la suite, le 2.0, en effet Quentin Bélien a repris la gérance du magasin et donc des embouteillages courant de l’année 2022.
Commençons par le commencement veuillez-vous, le Versailles 1988 aura été sélectionné par Quentin chez Main Rum Company et embouteillé par Hubert Corman avant qu’il ne tire sa révérence. Le Diamond 1996 sera donc le premier embouteillage officiel C’Rhum, un pari osé que de proposer un rhum comme celui-ci avec une réduction à 41.7%. Le petit nouveau dans la famille (elle était facile) n’est autre qu’un Caroni 1997 qui aura suivi une route quelque peu inhabituelle : le fût provenait au départ de chez Bristol, a été vendu à un collectionneur allemand sur Rum Auctioneer et sera ensuite racheté par Quentin avant d’être mis en bouteille fin 2023.
Les prix : 550€ pour le Versailles 1988, 295€ pour le Diamond 1996 et 595€ pour le Caroni 1997.

Avant d’attaquer notre AWM du jour, saviez-vous que les Enmore portant le mark MEC étaient en fait des AWM colorés? La page dédiée à la Guyana sera mise à jour d’ici peu de temps avec pas mal de nouvelles informations.

Corman Collins Versailles 1988-2022 (48.8%)

Informations complémentaires : Mark AWM, alambic Versailles, distillerie Enmore.

Nez: On retrouve le profil typique AWM, imaginez-vous juste ouvrir un vieux meuble en bois dans lequel vous trouverez des bâtons de réglisse. On a la réglisse, la pomme, le poivre blanc, le vieux bois, la vanille, la poirée, des notes herbacées, les bonbons cerises et la fraicheur de l’eucalyptus. Le nez est raffiné et équilibré.
Bouche: Belle concentration, avec une légère astringence qui amène un peu de vagues au milieu de cette eau paisible. La trame suit celle du nez, on retrouve la pomme, la poire, les vieux meubles, la réglisse, le poivre blanc, le gingembre, le tabac, l’eucalyptus et la vanille. La bouche est quelque peu monolithique, ce à quoi m’habitue ce batch.
Finale: Moyennement longue. Vanille, bois brûlé, menthe poivrée et massepain.

Un rhum très équilibré et raffiné. Je reste team Enmore coloré, mais celui-ci fait partie de mes favoris de ce batch. Belle sélection!

Score: 8/10

C’Rhum Corman Collins Diamond 1996-2023 (41.7%)

Informations complémentaires : Mark SV, alambic Diamond.

Nez: Nettement plus concentré que ce que le degré me soufflait à l’oreille. C’est très gourmand et rond. On a le caramel au beurre, la noix, le chocolat au lait, la noisette, la réglisse, l’orange, le pamplemousse, le bois vernis, le pain d’épices, la menthe et le café au lait. On ne tombe vraiment pas dans le piège de l’écœurant.
Bouche: La réduction est perceptible mais la texture reste sensiblement grasse. Le chocolat mène la danse, suivent le café, le caramel bien cuit, la réglisse, des arômes toastés, le piment, la fève de cacao, la noix et la noisette. La bouche est un peu plus dark que le nez, avec toujours une belle concentration aromatique pour le degré.
Finale: Moyennement longue et légèrement amère. Cacao, bois brûlé et caramel trop cuit.

Un rhum assez singulier de par le choix de la réduction, ça fonctionne bien, avec un nez un cran au dessus de la bouche. En contre partie de cette réduction, la palette aromatique est moins large que pour d’autres Diamond 96, mais on retrouve les arômes typiques de la Guyana en version dangereusement buvable, le risque aura payé en ce qui me concerne.

Score: 7/10

C’Rhum Corman Collins Caroni 1997-2023 (56.1%)

Nez: Les ’97 ont un sacré trouble de la personnalité entre leur facette fruitée, pâtissière, et ce côté garage habituel, celui-ci ne déroge pas à la règle. On a les hydrocarbures, le cuir, le bois brûlé, la mangue, l’ananas bien mur, la papaye, la menthe poivrée, la vanille, le caramel, le pamplemousse, le goudron et le caoutchouc.
Bouche : Je pense qu’il y a du avoir réduction lors d’une étape du voyage de ce fût au vu de la texture un peu plus fluide que ce à quoi les vieux Caroni nous ont habitués. On retrouve la mangue, le fruit de la passion, l’ananas, le piment, les hydrocarbures, le cuir, la gomme de pneu, le sucre brun, le gingembre, le pamplemousse, l’orange sanguine et la menthe poivrée.
Finale: Longue. Vanille, cacao amer, menthe, sucre brun, caoutchouc brûlé.

Un beau Caroni 1997 fruité et équilibré. Á mon goût clairement un niveau au dessus des ’98 sortis en masse ces dernières années!

Score: 8/10

La ligne de conduite semble être dessinée, trois embouteillages qui recherchent plutôt la finesse et l’équilibre, et cela fait plaisir à voir au milieu de cette majorité de brut de fûts qui enfoncent des portes. J’ai entendu dire que le troisième embouteillage sous les couleurs C’Rhum serait un Hampden 2010… Cheers!

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